Les sangliers sauvages d’Allemagne se reproduisent trop vite au goût des humains, ils deviennent plus agressifs... et ils sont radioactifs.
Rien à voir, toutefois, avec la science-fiction: la radioactivité est le résultat, toujours mesurable 24 ans plus tard, de l’explosion de la centrale nucléaire de Tchernobyl. Le niveau sécuritaire est fixé par les autorités à 600 becquerels par kilo et, dans la région de la Bavière, on trouve régulièrement des animaux dont le niveau de contamination est de 7000 becquerels par kilo.
Or, ces sangliers radioactifs sont très nettement à la hausse, comme en témoignent les compensations que le gouvernement allemand verse aux chasseurs pour leurs revenus perdus (la viande de sanglier est très prisée en Allemagne). Le quotidien Der Spiegel rapporte que l’an dernier, les compensations aux chasseurs ont été de 425 000 euros (un demi-million de dollars), soit quatre fois plus qu’en 2007. Mais ce sont vraisemblablement les populations de sangliers dans leur ensemble qui sont très nettement à la hausse : on note ces dernières semaines une augmentation des cas de sangliers qui ont attaqué des résidents et même —la semaine dernière, un groupe de 10— des voitures.
Le ministère de l’Environnement attribue cette hausse —celle des sangliers— aux hivers plus cléments des dernières années et à la croissance des cultures de maïs.
Mais pourquoi les sangliers seraient-ils encore touchés par l'accident de Tchernobyl, survenu en Ukraine en 1986? La réponse incomplète est qu’ils ne sont pas les seuls : des niveaux de radioactivité au-dessus de la normale continuent d’être mesurés chez les oiseaux, par exemple. Mais ce qui met dans une catégorie à part les sangliers serait apparemment leur grande consommation de champignons et de truffes, qui absorbent plus facilement la radioactivité. Pour les experts en nucléaire, le problème pourrait subsister pendant une cinquantaine d’années encore.
